Je me sens fort partagée entre le plaisir de me laisser bercer par la poésie et l’empathie qui se dégagent des textes et des images du site « Oriance » et ce besoin de rationalité qui me dit .. » mais qu’est-ce qu’elle raconte ?! » . Ces arbres qui se parlent entre eux, qui sont plein de sollicitude pour nous, c’est un peu un conte de Noël….et ça fait longtemps que nous avons appris à ne plus (trop) y croire.
Et pourtant, moi, je suis convaincue de l’unité du « vivant », de notre essentielle parenté, de la sensibilité et de la qualité exceptionnelle des perceptions de chaque espèce ainsi que de la pertinence (« intelligence »…si on veut « accrocher » le lecteur) de leurs réponses et adaptations. Mais la plupart des humains ne sont pas conscients de tout cela…tu le sais bien… C’est même pour cette raison que tu fais ce livre. Quand tu nous as fait découvrir ces images et ces textes lors de tes présentations, j’ai été conquise ; il se dégageait de tous ces propos soutenus par les images et la musique très nuancée, une atmosphère remplie d’espérance. Enfin, le monde nous était présenté comme un tout cohérent, en relation, en harmonie. Et les humains, qui si souvent y jouent un mauvais rôle, n’étaient même pas rejetés par la communauté des autres vivants. C’est un bon point de ne pas nous culpabiliser à outrance, si le désir est de nous faire adhérer à une démarche positive vis-à-vis de « la nature ».
Mais l’effet d’un livre, seul, n’est pas du tout le même. Chacun est seul aussi devant les textes. Chacun est dans sa tête avec ses représentations personnelles, ses croyances, ses préjugés, ses habitudes de réflexions…et sa raison. Pas de musique, pas d’images simultanées suggestives, pas ce contact de tous ceux qui écoutent et laissent passer leur assentiment et leur émotion. La force percutante de la présentation s’évanouit.
Il reste un beau livre, bien présenté et de beaux textes, plein de poésie.
Je trouve exceptionnel le travail que tu as fait, en observant, en filmant, et en rêvant, comme tu dis, des rapports qui s’établissaient entre les animaux et les plantes de ton jardin. TOUT témoigne d’une singulière et remarquable sensibilité.
Tu vois , je ne suis qu’un vieux prof de bio que trop de rationalité a coupé de l’émotion. Je ne peux plus me laisser aller tout simplement .