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Colère et Espoir

Les arbres qui conservaient aux creux de leurs écorces une amertume, une colère, une frustration suite à la mort injuste de leurs amis les trembles Jules et Jim, râlaient et tempêtaient contre les humains. Ces êtres qui massacraient à tort et à travers les vivants heureux , arbres, végétations et forêts, protecteurs de notre belle planète verte.

Les arbres exprimaient leur colère :
– Même si certains d’entre nous empêchent leurs petits de grandir vite par leurs ombres imposantes pour des raisons évidentes de survie,
– Même si certains sont dominants ou destructeurs, en terme de destruction gratuite, nous n’arrivons pas à la cheville de ces êtres.
– Que se passe-t-il, pourquoi autant de haine dans vos propos ? dit le chêne
– Aaaahhh ! notre sage , le temps n’est plus à l’empathie, à l’écoute, à notre rôle protecteur , c’est fini, nous en avons assez, stop, ras-le-bol !
– Oui nous sommes d’accord ,crièrent à l’unisson tous les arbres.

Le chêne complètement interdit par cette véhémence se demandait quelle mouche les piquait. Hier encore la paix régnait dans ce coin de quiétude.
Mais cette nuit si noire privée de la lune qui tempère les ardeurs, les rumeurs se répandaient de cime en cime sur les atrocités commises par ces humains ailleurs bien loin de chez eux.
En effet du crépuscule à l’aube, les canopées enflammaient les critiques sur les arboricides et tueries en tout genre que ces êtres perpétraient partout sur notre terre !

Les propos des arbres et végétations s’amplifièrent :
– Indifférents à nos vies, à nos petits, à nos coins de vie et notre belle planète.
Indifférents au travail , à notre régénération perpétuelle de nos feuilles, tiges, troncs et racines pour que se perpétue la vie de tous,…ils détruisent partout….impunément

– Laissez-nous vivre nos vies si courtes, nous en avons le droit et le devoir pour la pérennité de nos espèces, pour que l’histoire à venir puisse s’écrire dignement !
Nos existences sont déjà empruntes de tant de vicissitudes sans devoir y ajouter ces actes barbares, dirent à l’unisson les végétations.

– Notre chêne, tu restes de marbre face à ce qui se passe autour de toi ? Et ta sagesse légendaire , elle est où ?

– Ne m’agressez pas les amis, cette nuit j’ai dormi comme une souche et je n’ai rien entendu.

Que s’est-il passé, expliquez-moi, ça a l’air grave.

Les feuilles tremblotantes, les végétations racontèrent avec force détail, les émotions à fleur d’écorce, ce qu’ils avaient vécu la nuit. La colère, la peur, le sentiment d’injustice et les craintes de l’avenir exprimaient l’essentiel de leurs ressentis.

Le chêne hocha les branches, il comprenait maintenant la gravité de leurs propos.
Il compatissait à la souffrance exprimée par tous et leur dit :
– Je vous comprends et je suis abasourdi.

Cependant, il voulut vérifier par lui-même les contenus des rumeurs pour se faire sa propre idée avant de réagir. Et cela ne plut pas beaucoup aux végétations, ils avaient le sentiment de ne pas être entendus et pire, que leur sage mettait en doute leurs propos. Cependant l’antique respect face au chêne tricentenaire leur fit attendre la nuit suivante.

La nuit suivante fut encore plus inquiétante et le chêne se rendit à l’évidence.
Il se disait ; je ne peux plus tenir mes propos habituels du juste milieu même si je dois raison garder. C’est pourtant mon rôle de maintenir la paix et l’harmonie, mais je dois me rendre à l’évidence, l’heure est grave.

Le Chêne observa l’arbre de pierre et les humains à l’intérieur :
– Ils ne bougent plus de l’arbre de pierre, ne nous regardent plus et semblent prostrés derrière leurs carrés transparents aux images qui défilent, que se passe- t-il sur notre terre ?
Aie, aie se dit le chêne, c’est pas bon signe ça, que faire bon sang ?
J’ai vécu il y a longtemps des situations pareilles, des années de conflit et c’était un cauchemar pour la planète.
J’aimerais vraiment que l’histoire ne repasse pas les plats….

Le chêne décida qu’il était temps de communiquer avec les autres sages de la planète pour prendre une position. Des chênes il y en avait partout et là où le climat ne permet pas leur existence, d’autres espèces prenaient le relai. Ensemble ce conseil de la concorde pourrait peut-être comprendre la situation et imaginer des chemins de réconciliation et aider ces humains.

Le chêne regarda avec compassion la nature de son jardin et leur dit ;
– Reposez-vous les amis, l’aube est encore loin et prenons des forces pour affronter plus sereinement l’avenir….

                                                      Suite au solstice de juin